Mon positionnement sur l’interdiction du glyphosate est clair : je souhaite et défends la sortie d’ici 3 ans du glyphosate.
Par ce vote je n’ai pas renoncé à cet engagement. Notre ambition reste intacte : la France n’utilisera plus le glyphosate d’ici 3 ans, sauf exception lorsqu’il n’y a pas de solution alternative. Une inscription dans la loi n’aurait eu aucune influence, elle n’aurait pas accéléré la recherche scientifique pour trouver des solutions alternatives. Pour autant, si nous voulons tenir notre objectif ambitieux mais complexe, il faut mettre les choses dans le bon ordre.
D’abord, des études complémentaires sont indispensables pour convaincre nos partenaires européens d’interdire le glyphosate avant 5 ans. La France doit continuer à porter cette question au niveau européen, afin d’éviter des distorsions de concurrence que nos agriculteurs ne comprennent pas.
Par ailleurs la sortie du glyphosate concerne beaucoup d’agriculteurs. Il ne faut pas les stigmatiser. Les agriculteurs n’utilisent pas le glyphosate par plaisir. Ils sont de plus en plus nombreux à être conscients que ce produit est nuisible, notamment pour eux.
Le moment venu, le Gouvernement devra prendre les mesures pour sortir du glyphosate. Il faut d’abord créer les conditions de la réussite de cette transition sans déstabiliser nos filières. Avec le projet de loi EGALIM, nous avons adopté une feuille de route ambitieuse qui va créer les conditions pour une diminution drastique de l’utilisation des pesticides en général et du glyphosate en particulier, en augmentant la redevance pour pollution diffuse, en séparant les activités de conseil et de vente, ce qui va conduire les filières à se réorganiser profondément et à changer leurs pratiques, et en aidant les agriculteurs à s’engager dans l’agriculture biologique ou moins dépendante aux pesticides.