Le 13 janvier dernier, les chefs d’Etat du G5 Sahel[1]se sont réunis à Paris aux côtés du Président de la République pour une réunion de clarification consacrée à la situation au Sahel.
La volonté des présidents des pays du G5 Sahel est sans équivoque, puisqu’ils ont exprimé leur souhait de voir se poursuivre l’engagement militaire de notre pays au Sahel et ont plaidé pour un renforcement de la présence internationale à leurs côtés pour protéger les populations civiles, défendre la souveraineté des Etats et prévenir l’extension du terrorisme dans la région.
Ce sommet s’est soldé par plusieurs annonces et opère un changement de méthode nécessaire. En matière de lutte contre le terrorisme, les efforts militaires seront commandés sous le commandement conjoint de la Force Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel, auxquelles seront progressivement accueillis les contributions militaires de l’ensemble des pays volontaires et partenaires, comme par exemple la Task Force Takuba[2]. Du point de vue stratégique et militaire, les efforts seront recentrés sur la région des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger). En matière de renforcement des capacités des Etats de la région, une accélération et une amplification des efforts en matière de formation, de soutien logistique et d’équipements des armées du G5 Sahel a été annoncée.
Les parties présentes lors de ce sommet en sont conscientes : si on veut triompher du terrorisme de la région, la méthode devra obligatoirement combiner plusieurs outils et s’inscrire véritablement dans un continuum entre sécurité et développement. Parmi ceux-ci figurent notamment le retour de l’Etat et des administrations (police, gendarmerie, justice, etc.) et le développement (économie, infrastructures, etc.), indispensable à la pérennisation de la paix et de la sécurité au Sahel.
Ce sommet a répondu aux attendus : des propos clairs de la part de nos partenaires africains et un réajustement du dispositif.
Retrouvez ma réaction à l’issue du Sommet de Pau (TV5 Monde, 14 janvier 2020) : https://www.youtube.com/watch?v=gfl-EnosCgg&fbclid=IwAR3assj6w9USorckMMis9rO0j8PwGUOrCOEb_qTu8ftqjmuPLr09IbXt0dg
[1] Cadre institutionnel de coopération et de suivi des politiques de développement et de sécurité créé en 2014 ; dont sont membres le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali et le Tchad.
[2] Futur groupement de forces spéciales européennes.