Point de vue : Sahel

Les pays du G5 Sahel sont confrontés à plusieurs défis majeurs : démographie galopante, insécurité alimentaire, changement climatique, corruption, persistance d’une économie informelle, sous-développement, etc. Déjà fortement déstabilisée, la zone doit faire face depuis une dizaine d’années à la montée du terrorisme et de l’extrémisme violent.

 

Dans ce contexte, la France avait lancé l’opération Serval (janvier 2013) pour appuyer l’armée malienne face à l’agression terroriste qui menaçait la zone. Depuis le 1er août 2014, la France s’est engagée dans l’opération Barkhane qui s’inscrit dans la continuité de Serval et vise à poursuivre la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) présents au Sahel, limiter la capacité de régénération jihadiste et enrayer les flux logistiques de ces groupes. Près de 4 500 militaires français sont engagés au Sahel dans le cadre de Barkhane. Mais la France n’agit pas seule et cette opération repose sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) et différents acteurs, parmi lesquels le G5 Sahel, les Nations Unies ou encore l’Union européenne.

 

Afin d’assurer la stabilité de ce territoire dans la durée, il était nécessaire – au-delà du volet sécuritaire – de compléter le dispositif d’intervention par la mise en œuvre d’action au niveau diplomatique et en matière d’aide au développement. L’effort militaire consenti pour sécuriser la région aurait été sans lendemain s’il n’avait pas été entrepris dans une approche globale, reposant plus particulièrement sur cinq domaines d’action clefs : l’employabilité des jeunes (éducation et formation) ; l’agriculture, le développement rural et la sécurité alimentaire ; l’énergie et le climat ; la gouvernance et enfin la décentralisation et l’appui au déploiement des services de base.

 

Sur le plan militaire, la force Barkhane a des résultats et nos soldats ont réussi leur mission. Malgré tout, il semble inenvisageable d’arrêter l’opération à court terme. En effet, nos partenaires africains nous disent qu’ils ont encore besoin de monter en puissance militairement. Comme l’a rappelé la ministre des Armées lors de sa visite au Tchad les 8 et 9 octobre derniers, même si la force conjointe du G5 Sahel n’est pas inactive, son « équipement […] est encore très insuffisant ».

 

S’agissant de la lutte antiterroriste, le pouvoir de nuisance des groupes armés reste encore d’actualité.  Celui-ci s’est encore récemment illustré en octobre dernier à Ouagadougou (Burkina Faso) et plus récemment dans la région des lacs.

 

Concernant le volet financement, comme l’a rappelé la ministre des Armées, Florence Parly, il est urgent que l’aide promise à la force conjointe du G5 Sahel se matérialise. Actuellement, moins d’un quart des 414 millions d’euros promis ont été déboursés. Indéniablement, cela a des répercussions sur les moyens dont dispose la force conjointe pour se protéger, se déplacer et communiquer et, par extension, sur la capacité des pays de la région à répondre aux défis sécuritaires et de développement.

 

AssembléeDéfense et forces armées
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