La politique d’avant est dépassée

Article du Ouest-France du 18 juin 2018 

 

8 juin 2017, la vague En marche déferlait sur le Morbihan, chamboulant les partis traditionnels. Nicole Le Peih, Jean-Michel Jacques et Jimmy Pahun, eux, créaient la surprise.

Le renouvellement des parlementaires morbihannais aurait-il été plus important si trois des candidats sortants, Paul Molac élu dès le premier tour, Gwendal Rouillard et Hervé Pellois, ex-PS et apparenté, n’avaient pas rejoint le mouvement du président avant les législatives ? C’est probable. Ils ont, en tout cas, fait le pari LREM. Et ont gagné.

Un an après

En Morbihan aussi cette élection a fait valser les partis traditionnels, mettant sur le devant de la scène des inconnus ou presque. Qu’en est-il, un an après ?

Honneur aux dames. Nicole Le Peih, première femme députée de la circonscription Pontivy-Elven, raconte que sa première surprise a été « la vitesse à laquelle il a fallu s’adapter. Mais j’étais cheffe d’entreprise avant, je savais faire. J’ai trouvé mon rythme assez facilement, notamment grâce à mes collaborateurs qui avaient déjà de l’expérience. »

« C’est interminable »

Jean-Michel Jacques, député de la circonscription Hennebont-Gourin, a pris la mesure de « la lourdeur de fonctionnement, les délais, les procédures… C’est interminable alors que nous sommes dans un monde qui bouge très vite. L’assemblée fonctionne encore sur un modèle ancien. »

Député de la circonscription Auray-Port-Louis, Jimmy Pahun confie avoir été impressionné par « la qualité du travail et des auditions des gens que l’on rencontre. Idem pour les moyens qui sont mis à notre disposition. C’est impressionnant. »

Tous les trois savaient que la tâche serait grande et la pression permanente, mais ils ne s’attendaient peut-être pas à travailler autant.

Pas d’essoufflement

Si aucun ne s’en plaint vraiment, l’ancien skipper de Port-Louis glisse quand même qu’« entre le temps en commissions, au sein de l’hémicycle et sur le terrain dans nos circonscriptions… On aurait deux vies ça ne serait pas de trop. »

Deux vies, ils ne les auront pas. Mais il leur reste quatre ans pour aller au bout de ce mandat. « Le Président Macron a promis des changements et des engagements. Je m’inscris dans son audace et sa détermination », assure Nicole Le Peih. Jean-Michel Jacques ne montre pas plus d’essoufflement.

« On a perdu trop de temps, nous devons être à la hauteur de ce qu’attendent les concitoyens. Nous n’avons pas le choix, c’est une nécessité pour le pays. »

Assimiler les codes de l’Assemblée

Et quand leurs détracteurs continuent de dénoncer leur manque d’expérience en politique, eux sont toujours aussi convaincus que venir de la société civile est une richesse supplémentaire.

« Je suis en prise avec les gens. J’ai parfois même l’impression que c’est un miroir, analyse Jean-Michel Jacques. Nous faisons partie de ces nouveaux profils de députés. Le déphasage que l’on peut ressentir est plutôt vis-à-vis des codes de l’Assemblée. »

Invitation du Président

Pas très costume-cravate à l’origine, Jimmy Pahun ne cache pas sa préférence pour le terrain : « Quand je reçois un carton d’invitation du Président, ça me fait quelque chose. Les hommages à Simone Veil, à Beltrame… m’ont marqué. Mais ce qui me plaît, c’est sillonner la circonscription. »

 Un an après, et sans pouvoir mesurer si LREM continue d’essaimer dans le Morbihan pour les prochaines échéances électorales, les trois députés confirment le message qu’ils distillaient durant la campagne : « La politique d’avant est dépassée. »
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